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ToggleLe cycle / rythme de bébé
Le nourrisson (moins de 1 an) base tout son cycle sur l’alimentation, que ce soit au biberon ou à l’allaitement. Sa faim est à la base d’une routine à mettre en place avec le bébé et qui va évoluer avec son éveil.
Les cycles des deux premiers mois (0 à 8 semaines)
Entre la naissance et l’âge de deux mois, le nourrisson vit sur un rythme ultradien qui se répète toutes les trois à quatre heures, marqué par l’alternance alimentation-veille-sommeil. Il existe alors quatre stades de vigilance : la veille calme, la veille agitée, le sommeil calme, le sommeil agité.
- Les phases d’éveil / veille actif comme pendant qu’il mange. Ou en veille agitée où le bébé pleure / s’exprime (il est important qu’il puisse s’exprimer en pleurant)
- Les phases d’éveil / veille calme où le bébé regarde, écoute et babille
- Le sommeil calme où le bébé dormira à point fermé.
- Le sommeil agité où le bébé bouge beaucoup, peut avoir les yeux entrouvert, faire des mimiques, sourire aux anges, avoir une respiration rapide. Pour les adultes cela ressemble à une phase éveillée mais le bébé dort pourtant bien. Laissez le bébé dormir tant qu’il ne pleure pas c’est que tout va bien.
Il faut savoir qu’un bébé est caler sur un rythme lunaire et non solaire. Donc c’est aux parents de se caler sur son rythme avec patience et amour. Restez dans votre cocon le temps que le rythme de bébé se fasse.
Durant ces mois, énormément de choses changent dans votre vie et dans la vie du bébé. Vous devez alors mutuellement faire connaissance et faire confiance l’un à l’autre. Les journées se font au jour le jour et il n’y a pas vraiment besoin de se soucier d’autres choses que de votre famille restreinte.
L’allaitement ou le biberon se font à la demande du bébé. Il n’est pas recommandé de réveiller le bébé pour le forcer à manger (sauf les 5 premiers jours mais c’est le séjour à la maternité qui gère). Si votre bébé présente un problème de santé ou une condition médicale particulière, suivez les recommandations de votre professionnel de la santé.
Le nouveau-né dort en général par périodes de 2 à 4 heures, mais plutôt d’environ 2 heures s’il est allaité. Certains nourrissons se réveillent principalement pour boire, alors que d’autres passent plus de temps éveillés dès leur naissance. La position sur le dos est la seule qui est recommandée pour coucher bébé de façon sécuritaire. Cette position permet de prévenir le syndrome de mort subite du nourrisson.
Lorsque le bébé a faim, vous pouvez instaurer une routine qu’il finira par connaître semaine après semaine. En général, un bébé se réveille car il a faim et le montrera par des pleurs ou des mouvements de succion avec la bouche ou cherchera le sein. Par exemple :
- changer la couche (vous pouvez mettre le bébé un peu au sein avant pour calmer ses ardeurs)
- manger (sein et/ou biberon)
- rot (cela peut durer au moins 15 minutes pour être sur que l’air ingurgiter — surtout au biberon — ressorte).
- si le bébé s’endort alors vous pouvez le mettre au lit ou le garder dans votre réconfort et chaleur
- sinon vous pouvez profiter de votre temps avec un bébé éveillé (lui rechanger la couche, lui parler, faire des exercices, du peau à peau, etc)
- si le bébé est éveillé depuis plus de 2 heures, il aura surement de nouveau faim. Il vous le fera savoir.
Prenez le temps de lui donner à manger avec un biberon adapté (pas de problème avec le sein). Vous pouvez essayer de retirer la tétine pour voir si le bébé s’accroche — il a faim; ou s’il laisse la tétine partir.
Certains bébés (avec les tétines adaptés) savent sucer pour se rassurer sans déverser de lait. Demandez un avis d’une sage-femme ou pédiatre pour la prise du biberon ou du sein.
Certaines maternités disent de nourrir le bébé toutes les 3 heures en journée et 5 heures la nuit. Vous apprendrez très vite à reconnaître les signes de faim et de pouvoir satisfaire la demande sans avoir besoin de réveiller le bébé. Le sommeil est très important pour lui.
Pensez à noter les horaires de tétés / biberons avec quantité (90ml par défaut), des changes avec le type de sécrétion dans la couche avec couleur et aspect si besoin, les horaires de sommeil. Toutes ces notes seront utiles pour le suivi de la sage-femme et du pédiatre.
Pour instaurer une nuit, celle-ci doit être faite en diminuant les lumières intérieures et le bruit dans le foyer (le jour le bébé dort les volets et rideaux ouverts avec la vie de la maison). Des veilleuses permettent de faire toutes les actions nécessaires sans brusquer la rétine du bébé.
Une poussée de croissante à J+10 peut grandement perturber les cycles du bébé.
Prendre soin de la mère
Quand bébé dort, maman dort ! C’est au mari de faire les taches ménagères, si possible donner le biberon et faire le rot, et s’occuper des autres enfants et des membres de la famille proche !
Veillez à ce que la mère mange sainement et boit à sa soif. Nous proposons un article sur l’alimentation pendant l’allaitement et post-partum. Faites en sorte que la mère puisse prendre aussi soin d’elle car le baby blues n’est pas une période facile à vivre.
En cas d’allaitement, vous pouvez aussi demander conseil à une consultante en lactation et avec recours à un tire-lait. Après chaque tété, mettez quelques gouttes de colostrum ou de lait sur le mamelon. Le lait possède des adoucisseurs naturels de la peau et des anticorps pour combattre les infections. Vous pouvez aussi mettre des compresses chaudes ou masser les seins avant et après allaitement. En cas extrême, vous pouvez utiliser les crèmes Lansinoh et les coussins d’allaitement comme proposé dans notre article sur l’allaitement.
La mère doit avoir des personnes à qui parler, l’accouchement peut être vécu comme un traumatisme, ainsi que la venue d’un bébé. Des groupes de soutien, sages-femmes et psychologues sont spécialisées dans les syndromes post-partum.
Le bébé, malgré la fatigue de s’en occuper, procure de nombreuses hormones à la mère. C’est très important de la réconforter et de lui dire à quel point elle gère !
Sucette ou pas sucette ?
Les cycles de 2 mois à 3 mois
Ce n’est que vers 8 à 10 semaines qu’un enfant commence à distinguer le jour d’avec la nuit. Il boit alors moins la nuit et plus le jour.
En attendant ce moment, voici ce que vous pouvez faire pour aider votre bébé à faire peu à peu la différence entre le jour et la nuit.
- Privilégiez le calme lorsque vous le nourrissez la nuit. Tamisez la lumière, essayez de ne pas lui parler et de le changer de couche très délicatement, uniquement si c’est nécessaire.
- Pendant la journée, sortez vous promener avec lui et, lors des siestes, laissez les rideaux ouverts et ne vous empêchez pas de faire un peu de bruit. Vous pouvez aussi le faire dormir dans un autre lit que celui qu’il occupe la nuit, par exemple, dans un petit berceau ou dans un lit portatif.
Pour rester 5 ou 6 heures d’affilée sans boire, votre bébé doit pouvoir faire des réserves d’énergie. Il doit aussi pouvoir régler son horloge biologique, c’est-à-dire les variations de température de son corps, son système cardiovasculaire et ses cycles hormonaux. Cela se fait en général à partir du deuxième mois et peut attendre jusqu’au quatrième mois.
Il est alors important à instaurer le cycle jour/nuit et instaurer des routines dans la journée pour lui faire comprendre le cycle solaire.
Les cycles de 3 mois à 6 mois
Il est encore courant que bébé se réveille une fois durant la nuit pour manger, surtout pour boire. Il est suffisamment conscient de son corps pour prendre son pouce pour s’apaiser seul, sans le recours à une sucette ou le sein de sa mère.
Ces cycles sont de plus en plus régulier, surtout si des routines sont mises en place de façon très régulières. Les signes de fatigues sont clairement déchiffrable et une routine pour le coucher du soir peut l’aider à avoir un sommeil paisible et confiant.
A cet âge, le bébé dort la moitié de la journée. Pour bien comprendre le sommeil et ces cycles, il est recommandé de coucher le bébé avant qu’il ne s’endorme. Vous pouvez alors le bercer, lui conter une histoire, donner un biberon jusqu’à ce qu’il s’endorme. Attention tout de même à la routine mise en place car elle doit rester la même pour tous les cycles de nuit !
Le bébé comprend mieux le cycle solaire et son rythme va se caler progressivement dessus. Son cycle du sommeil sera alors plus stable avec un rythme proche de la maturité :
- Phase d’endormissement (avec une routine à commencer à mettre en place)
- Sommeil léger, le bébé reste conscient de son environnement. Il est important de ne pas le réveiller même s’il semble actif.
- Le sommeil lent profond rend le bébé immobile mais avec un tonus maintenu.
- Le sommeil paradoxal marqué par une hypotonie, des mouvements oculaires rapides.
- L’éveil nocturne est un éveil calme, il est important de ne pas brusquer le bébé afin qu’il se rendorme de lui-même ou vous fasses comprendre ses besoins.
- Ces cycles se mettent en place jusqu’à être à maturité vers 8 mois.
Si le bébé refuse de dormir sur le dos ou qu’il pleure beaucoup sans comprendre pourquoi, il est possible qu’il s’agisse de colique. Parlez en à votre pédiatre.
Le bébé peut se réveiller parce qu’il a faim, qu’il a besoin de changer la couche ou pour être rassurer. A ce stage, vous commencez à bien connaître les expressions et cris de votre bébé pour savoir quoi faire.
Une poussée de croissance ayant lieu à 3 mois peut grandement perturber son sommeil.
Les cycles de 6 mois à 12 mois
Il est toujours normal que le bébé se réveille durant la nuit. Peu à peu, il sera capable de se rendormir par lui-même. C’est d’autant plus vrai si sa routine le rend conscient qu’il s’endort dans son lit. Il peut alors dormir entre 10 et 12 heures par nuit. Il fera une à deux siestes de une heure et demi dans la journée (matin et après-midi jusqu’à 18 mois).
L’angoisse de séparation survient vers 8 mois. Pendant cette période, votre enfant n’aime pas beaucoup être loin de vous. Alors, avant son coucher ou pendant la nuit, il a parfois besoin d’être rassuré, ne serait-ce qu’en entendant votre voix ou en recevant des caresses. Il apprendra petit à petit à se rendormir seul.
L’angoisse de séparation touche les deux parents, mais elle peut se manifester davantage envers celui qui passe le plus de temps avec l’enfant. Un bébé peut aussi réagir quand il est séparé d’un parent pour être confié à l’autre parent. Même si cela peut être difficile pour les parents, cette réaction est fréquente et tout à fait normale. Il est important que le bébé sente votre présence (bruit, activité dans le foyer, etc.) afin qu’il prenne conscience de son environnement et sache vous situer.
Voici comment votre bébé peut réagir durant cette période :
- Se mettre à pleurer lorsqu’il ne vous voit plus, quand vous le laissez seul dans une pièce ou en présence d’une personne qu’il ne connaît pas ou peu.
- Ne plus sourire au premier venu et ne plus vouloir se faire prendre par n’importe qui.
- S’agiter, pleurer ou devenir très observateur quand vous l’amenez dans de nouveaux endroits. Par inquiétude, il peut se mettre à surveiller vos gestes et anticiper votre départ.
- Se remettre à se réveiller ou à réclamer votre présence auprès de lui la nuit.
Les enfants ne vivent pas tous l’angoisse de séparation avec la même intensité. Ceux qui sont habitués à voir beaucoup de monde traversent souvent plus facilement cette période. L’angoisse peut s’accentuer si l’enfant commence à être chez une nounou ou à la garderie. Il est très important de ne pas montrer votre stress, inquiétude, et de ne pas montrer trop de sentiment ou de temps lors du départ ou retrouvailles. Il peut être ronchon, à vous d’être toujours enthousiaste et plein d’amour.
Certains bébés de plus de 6 mois continuent à réclamer un boire durant la nuit. Pour l’éliminer, vous pourriez, si vous sentez que c’est le bon moment, commencer à réduire peu à peu la quantité de lait que vous donnez à votre bébé ou la durée de la tétée.
Afin de coucher le bébé avant qu’il ne force son éveil, il est important de reconnaître les signes de fatigue :
- il bâille
- il se frotte les yeux
- il pleure plus qu’à l’habitude
- il ne s’intéresse plus à ses jouets et aux personnes autour de lui
- il veut être dans les bras plus qu’à l’habitude
- il n’arrive pas à garder sa tête droite, qui tombe vers l’avant (il cogne des clous)
- il est irritable.
Le meilleur moment pour commencer la routine et coucher votre bébé est avant l’apparition de ces signes de fatigue. Si vous attendez que ces signes soient présents, il risque d’être trop fatigué pour s’endormir facilement.
Il n’y a pas de recette magique pour les routines. Cependant, il faut bien rassurer le bébé et lui offrir un environnement réconfortant et connu (porte ouverte, veilleuse, doudou, un câlin, une histoire, etc) afin de l’apaiser.
Des poussées de croissance peuvent perturber ses nuits comme une poussée dentaire, une poussée de croissance, la maladie, un changement dans les routines (comme la reprise du travail des parents).
Reconnaître les pleurs de bébé
Il n’y a pas de remède miracle ni de code universel. Chacun apprend petit à petit à reconnaître et comprendre les pleurs de son bébé. Ce qu’on sait en revanche c’est qu’il se calme toujours dans les bras de maman.
Vous entendez sûrement autour de vous ces phrases « laisse-le pleurer il va se calmer tout seul », « c’est bien qu’il pleure, il fait ses poumons ». Ce qui pouvait être la norme il y a quelques années ne l’est plus aujourd’hui.
Vous allez vite apprendre à reconnaître les pleurs de votre bébé en fonction de ses besoins. Voici quand même quelques indications (parce que les premiers mois il est difficile d’avoir un cerveau fonctionnel) :
- les pleurs de faim souvent impérieux vous rappellent à l’ordre.
- les pleurs de fatigue ressemblent plus à des gémissements. Votre petit se tortille et se frotte les yeux.
- les pleurs de souffrance physique sont souvent très aigus et peuvent survenir brusquement, par exemple les coliques.
- les pleurs d’inquiétude, de chagrin, d’inconfort ou de peur nécessitent que vous le preniez dans vos bras pour le rassurer et le réconforter. Une porte claque, quelqu’un le porte avec brusquerie et c’est le gros chagrin.
- les pleurs de colère très stridents vous indiquent que votre petit a déjà du caractère. On les retrouve très régulièrement à toute séance de déshabillage et d’habillage. Il déteste !
- les premiers mois, votre petite merveille va avoir ce qu’on appelle les pleurs du soir qui lui servent à décharger toute l’émotion et le stress de sa journée. Le début des festivités commence vers 17h/18h et seul bébé vous dira quand elles prendront fin.
Priscilla Dunstan a développé une méthode pour reconnaître les pleurs du bébé en fonction des sons émis. Cela demande tout de même un apprentissage de votre part pour bien les reconnaitre :
- « Neh » signifie que bébé a faim. Lorsqu’un bébé a besoin de manger, il a un réflexe de succion. Il va alors mettre sa langue au palais, faire vibrer sa voix, et cela va générer le son « neh ».
- « Nah » signifie que bébé a soif. Le son « nah » provient d’un mouvement de la langue associé à une vibration vocale à l’intérieur de la bouche sèche de bébé. Similaire au mouvement de succion, la langue s’arrête à mi-chemin derrière les gencives du haut et redescend directement.
- « Aoh » signifie que bébé a sommeil. Le bâillement de bébé produit le son « aoh » qui sera le même dans les cris à plein poumons. Le conseil de Priscilla Dunstan : « Il est important de décrypter le pré-cri aoh comme signe avant-coureur de la fatigue, car les bébés, comme les adultes, s’endorment plus facilement quand ils commencent à se sentir un peu fatigués. Sinon, ils risquent de trouver un second souffle et de s’exténuer. Paradoxalement, ils auront alors plus de mal à s’endormir. »
- « Eh » signifie que bébé a un rot coincé. Ce son, produit par le réflexe d’éructation, signifie que de l’air est bloqué dans la partie haute de son système digestif.
- « Ouin » signifie que bébé n’en peut plus. Ce pleur signifie que bébé a été trop stimulé et n’est plus capable de gérer la situation.
- « Eair » signifie que bébé est surchargé d’émotions. Ce petit mot indique que votre enfant a eu une journée chargée en émotions.
- « Lelol » ou « Lealol » signifie que bébé se sent tout seul. Chez votre bébé qui n’a pas de dents, ce soupir soulève sa langue et la fait papillonner. Vous pouvez essayer de reproduire ce son : il suffit de soupirer en ajoutant de la voix, en détendant la langue et en ouvrant la bouche quasiment jusqu’au bâillement, puis refermer la bouche.
- « Eèrh » signifie que bébé a un inconfort. Il s’agit ici d’un réflexe de contraction des muscles abdominaux du système digestif, souvent lié à la présence de gaz emprisonné dans le gros intestin.
- « Guèn » signifie que bébé a mal aux dents. Bébé va grommeler dans un premier temps. Puis, dans le stade du pré-cri, vous pourrez entendre le son « guèn ». Cela traduit la douleur ressentie au niveau des gencives. Cette dernière pousse les bébés à vouloir frotter ou masser la zone sensible.
En cas de doutes sur les pleurs, vérifier les cas suivants :